La mastodynie est une maladie bénigne du sein. Elle se manifeste par une douleur ressentie au niveau de l’aire mammaire. C’est un symptôme ordinaire qui mérite une considération sérieuse et un traitement systématique. La mastodynie est une manifestation clinique estroprogestatif qui nécessite un traitement immédiat pour soulager la patiente.
Histologiquement, le sein présente à l’intérieur trois compartiments. Le premier compartiment est l’épithéal qui est constitué par des canaux galactophores et acini, avec les éléments myoépithéliaux. Le second compartiment est le conjonctif qui est un tissu de soutien. Le dernier compartiment est l’adipeux.
Physiologiquement, la vie du sein dépend étroitement des hormones. Deux effets principaux sont engendrés par les œstrogènes. Ils jouent un rôle de stimulateur de croissance des tissus épithéliaux par leur effet mitogène. Ils accroissent la vascularisation et principalement la perméabilité vasculaire qui provoque un effet de congestion mammaire. Ils permettent aussi la sensibilisation du tissu épithélial à l’action de la prolactine. Le rôle principal de la progestérone est de moduler ou d’inhiber les effets des œstrogènes. La progestérone s’oppose à l’augmentation de la perméabilité vasculaire. Elle présente une double action paradoxale au niveau épithélial. La première est de bloquer la croissance des canaux galactophores par effet anti-estrogénique. La seconde est de participer au développement des acini en association avec les œstrogènes. Cependant, la stimulation hormonale du sein varie au cours du cycle menstruel. Un simple déséquilibre hormonal peut provoquer une mastodynie par phénomène congestif. Ce déséquilibre est très discret et ne se manifeste qu’au niveau tissulaire mammaire.
La mastodynie peut entraîner de véritables modifications anatomiques des seins en périodes préménopause. Elle présente des veines apparentes accentuées et nettement visualisées au cours de l’echo-doppler mammaire. Une augmentation sensible du volume des deux glandes avec une douleur constante et pulsatile peut aussi être constatée.
Causes de la mastodynie
La principale cause de la mastodynie est le déséquilibre hormonal aux dépens de la progestérone. Dans ce cas-là, on parle d’hyperfolliculinie. Une insuffisance lutéale du corps jaune peut aussi engendrer une perturbation centrale de la sécrétion des gonadotrophines. Le déséquilibre estroprogestatif se produit discrètement au niveau tissulaire mammaire. L’involution fibroadipeuse et l’affaiblissement du sein par réduction progressive du tissu glandulaire sont dus par une répétition de phénomènes cycliques normaux. Mais une répétition cyclique de phénomènes pathologiques qui peut être un déséquilibre estro-progestatif engendre une sénescence dystrophique qui peut atteindre les trois compartiments.
Symptômes de la mastodynie
Le symptôme le plus courant d’une mastodynie est une douleur mammaire unie ou bilatérale avec une tension ou de brûlure localisée. Elle est très variée suivant le développement de la poitrine et survient en période prémenstruelle et dès fois en période préovulatoire. Cette douleur se distingue assez facilement des douleurs pariétales quand elle survient de façon cyclique. Chez la plupart des femmes, les phénomènes congestifs apparaissent quelques jours avant les règles et disparaissent à leur survenue. Un inconfort du à l’intensité des douleurs ou durée prolongée des douleurs qui se manifeste fréquemment pousse les patientes à consulter.
Traitements des mastodynies
La thérapeutique est le traitement par excellence de la mastodynie. Ce type de traitement fait appel à la progestérone en installant une quantité importante et variée en cas de résultat insuffisant. Une progestérone plus puissante à forte dose est administrée en cas d’échec. La thérapeutique est un traitement à effet contraceptif surajouté. Cependant, il peut entrainer des atrophies de l’endomètre et des prises de poids. Il existe aussi d’autres types de traitement hormonal comme la tamoxifène, la bromocriptine, le danazol.
Mais en général, une mastodynie disparait avec le tarissement des sécrétions ovariennes à la ménopause. Toutefois, une surveillance s’impose après un diagnostic de mastodynie. Cette surveillance comporte un examen clinique effectué tous les six mois, une nouvelle mammographie un an après en absence de modifications cliniques évocatrices intercurrentes.