L’homéopathie en termes familiers est souvent désignée comme une pratique non-officielle dont le statut juridique est quelque peu obscur. Ceci est dû à un manque d’informations précises ou un manque de réponses précises aux questions que peuvent se poser les patients ou même le public en général. D’un point de vue philosophique : si l’homéopathie s’avère être contraire à la fondation de la Médecine, peut-elle être reconnue ou apprivoisée sous la tutelle médicale ? Certaines préoccupations sont d’ordre pragmatique : Y-a-t-il une forme ou une autorité régulatrice veillant à ce que les remèdes homéopathiques se conforment à des règlements similaires à ceux qui régissent les médicaments allopathiques ? Qui sont ceux qui peuvent prétendre au titre d’homéopathe ? Les assurances médicales se disposent-elles à couvrir les traitements homéopathiques ?
Dans le domaine de la loi médicale, il est nécessaire de situer la place de l’homéopathie dans la tradition hippocratique. L’appellation de l’homéopathie comme ‘médecine alternative’ a donné lieu à la conception populaire erronée que l’homéopathie est une unité complètement différente de ce qu’on appelle la médecine allopathique (traditionnelle). Il est à noter que la médecine conventionnelle se base surtout sur la première loi d’Hippocrate qui dicte « contraria contraiia curantur » c’est-à-dire ‘la guérison par les contraires’. Peu sont ceux qui se rappellent que la deuxième loi d’Hippocrate était « Contraria contrariis curantur » c’est à dire la guérison par les semblables qui sera reprise par Samuel Hahnemann en 1792 pour fonder les principes de l’homéopathie. Hippocrate avait aussi établi le lien entre le patient et son environnement et l’influence active de cette dernière sur le malade, opinant que le traitement d’un malade demande une étude de ses symptômes individuelles. Hahnemann apporta sa prestation à ce point de vue lorsqu’il l’amplifia et l’intégra dans son idéologie sur l’homéopathie. Ainsi il est peut-être plus approprié de parler de ‘médecine complémentaire’ étant donné que l’homéopathie s’est développée de la deuxième loi et des théories d’Hippocrate.
En 1938, le congrès américain fait passer une loi qui permet l’achat des médicaments homéopathiques sans ordonnance médicale. Les médicaments doivent toutefois répondre à des normes légales pour la puissance, la qualité, la pureté, et l’emballage. Dès 1988, la FDA (Food and Drug Administration américaine) somme que la liste de tous les médicaments homéopathiques comprennent des étiquettes énonçant clairement les problèmes médicaux qu’ils entendent traiter, les ingrédients que comprend le médicament, le degré de dilution et le mode d’utilisation. La France autorise la vente des produits homéopathiques seulement avec preuve d’innocuité de la part du fournisseur. Au Canada, en 2003, le règlement fédéral établit les remèdes homéopathiques sous catégorie des produits de santé naturels, retenant néanmoins un numéro d’enregistrement (DIN).
L’acronyme ‘DHT’ indique un médecin de l’homéopathie. Bien qu’il existe des écoles homéopathiques et des programmes de formation, aucun diplôme ou certificat d’une école ne fournit une licence pour pratiquer comme homéopathe. Toutefois, tous les membres appartenant comme fournisseurs dans le cercle médical peuvent faire une demande pour une licence d’homéopathe.
Une bonne partie de la population d’homéopathes sont des médecins qui exercent déjà et qui utilisent les remèdes de l’homéopathie en même temps que la médecine traditionnelle ou adoptent la thérapeutique homéopathique à plein temps. Dans la plupart des états américains, un homéopathe doit obligatoirement être titulaire d’un diplôme en médecine.
Il subsiste néanmoins des institutions de certification reconnus et respectés. Le ‘American Council of Homeotherapeutics’ (‘Conseil Américain de l’Homéopathie’) certifie les médecins aussi bien que les praticiens de la médecine ostéopathique (DOS) qui se sont préalablement spécialisés en homéopathie. L’Académie des Médecins en Naturopathie Homéopathique (DHANP) est une autre agence qui certifie les homéopathes.
Sur la question d’assurance de santé ou de maladie, le concerné devra prendre en considération plusieurs facteurs décisifs. Si le pays ou l’état reconnaît l’homéopathie comme mode de traitement légitime, il y a une forte chance que l’assurance couvre les soins homéopathiques. Toutefois, les compagnies d’assurance se penchent couramment pour une formule mi-figue mi-raisin : si le fournisseur du traitement homéopathique appartient à la confrérie des médecins, l’assurance couvre les frais du patient. La meilleure façon de procéder est de contacter l’assureur et de se renseigner sur leurs conditions existantes vis-à-vis de l’homéopathie. En France, l’Assurance Maladie rembourse les médicaments homéopathiques tout comme les autres médicaments.